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Les informations contenues dans cet article n’ont pas été revues par un expert médical. Les données, résultats et interprétations de l’étude sont issus des sources en référence.
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Les femmes atteintes d’endométriose pourraient présenter un risque accru d’AVC.
Une nouvelle étude confirme que l’endométriose est loin d’être juste gynécologique et qu’une approche globale holistique est primordiale tout au long de la vie de la femme.
L’étude publiée dans Stroke le 21 juillet 2022, une revue de l’American Stroke Association, souligne que les femmes atteintes d’endométriose confirmée par laparoscopie doivent être conscientes des risques supplémentaires pour leur santé. Elles courent un plus grand risque d’accident vasculaire cérébral que celles qui n’en ont pas.
» Le risque absolu d’AVC chez les femmes atteintes d’endométriose reste faible » Dr Farland
Le risque accru d’accident vasculaire cérébral chez les personnes atteintes d’endométriose est encore très faible. Le risque associé à un AVC est bien plus élevé du fait du tabagisme.
« Bien que nous ayons observé que les femmes atteintes d’endométriose présentaient un risque relatif d’AVC plus élevé que les femmes sans endométriose, le risque absolu d’AVC chez les femmes atteintes d’endométriose reste faible », a déclaré le Dr Farland.
Pas de panique ! Mais voyons dans cet article comment cette étude nous permet de mieux préserver et prendre soin de notre santé.
A propos de l’étude sur l’endométriose et le risque d’AVC
Pour cette étude, les chercheurs ont analysé pendant 28 ans les données de 112 056 femmes âgées de 25 à 42 ans, inscrites à la Nurses’ Health Study II, l’une des plus grandes enquêtes sur les facteurs de risque des principales maladies chroniques chez les femmes. Sur ces plus de 100 000 femmes, 5 244 avaient une endométriose diagnostiquée cliniquement par laparoscopie.
Dans l’article du 21 juillet 2022 publié dans Stroke, une revue de l’American Stroke Association, Stacey Missmer, co-auteur de l’étude et professeur d’obstétrique, de gynécologie et de biologie de la reproduction au Michigan State University College of Human Medicine, ne veut pas créer de panique et insiste que le risque accru d’accident vasculaire cérébral chez les personnes atteintes d’endométriose est encore très faible. Le risque associé à un AVC est bien plus élevé du fait de la cigarette.
Selon les auteurs de l’étude, les traitements souvent utilisés pour soulager les symptômes – notamment l’hystérectomie (ablation chirurgicale de l’utérus) et/ou l’ovariectomie (ablation chirurgicale des ovaires) et l’hormonothérapie post-ménopausique – représentent la plus grande part du risque d’AVC (+34%) chez les femmes atteintes d’endométriose.
Il n’y a pas eu aucune différence observée dans la relation entre l’endométriose et l’AVC en fonction de l’âge, des antécédents d’infertilité, de l’indice de masse corporelle ou de la ménopause.
Pourquoi l’endométriose pourrait augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral ?
La raison pour laquelle l’endométriose peut augmenter le risque d’accident vasculaire cérébral n’est pas tout à fait claire selon les chercheurs.
Cependant, ils ont quelques théories. « Nous émettons l’hypothèse qu’il pourrait s’agir d’une combinaison d’inflammation, de risque accru de facteurs de risque de maladies cardiovasculaires, comme l’hypertension et l’hypercholestérolémie, et peut-être d’un âge plus précoce à la ménopause, induit par la chirurgie gynécologique », a déclaré Farland.
« Étant donné que la majorité des accidents vasculaires cérébraux chez les femmes atteintes d’endométriose sont survenus chez celles qui ont subi une intervention chirurgicale ou un traitement hormonal, il s’agit probablement de facteurs, mais on ne sait pas non plus pourquoi », a expliqué Mme Missmer. Selon elle, bien que les traitements soient destinés à réduire les symptômes et l’inflammation, les interventions et les traitements eux-mêmes pourraient également augmenter le risque d’AVC.
« Il y a des circonstances où une hystérectomie et/ou une ovariectomie est le meilleur choix pour une femme, cependant, nous devons également nous assurer que les patients sont conscients des risques potentiels pour la santé associés à ces procédures », a déclaré Missmer dans le communiqué de presse. « D’autres recherches suggèrent également que l’hystérectomie est associée à un risque élevé d’accident vasculaire cérébral, même en l’absence d’antécédents d’endométriose. »
Bien que les recherches précédentes liant l’hystérectomie et/ou l’ovariectomie n’aient pas examiné les causes, les experts pensent que c’est la ménopause, déclenchée par les procédures, qui peut avoir un impact sur le risque d’AVC.
Ce que l’étude sur l’endométriose et le risque d’AVC met en lumière
Cette étude met en lumière et nous enseigne que :
- L’endométriose n’est pas juste une maladie gynécologique
- La douleur pelvienne est importante et sous-évaluée mais il y a des impacts au-delà de la santé reproductive (fertilité, cycle menstruel…)
- Il y des impacts possibles au cours de toute sa vie de femme
Pour tous les professionnels de santé qui ont une patiente ayant de l’endométriose, les chercheurs leur recommandent de :
- connaître et considérer les antécédents d’endométriose
- maximiser la prévention cardiovasculaire primaire
- discuter des signes et symptômes de maladie cardiovasculaire
- prêter attention à certains marqueurs et taux comme l’hypertension et l’hypercholestérolémie
- examiner la santé de la femme dans son ensemble et pas seulement les symptômes spécifiquement associés à l’endométriose, comme les douleurs pelviennes ou l’infertilité
« Cette recherche montre que nous devons étudier la santé de l’ensemble du corps des personnes atteintes d’endométriose pour mieux comprendre comment cette condition, définie par une réalité gynécologique, a un impact sur tous ces autres aspects de leur vie », a déclaré Leslie V. Farland.
Quelques pistes pour les femmes pour mieux accompagner sa santé durablement :
- Consulter et être suivie par un spécialiste de l’endométriose. Il pourra informer votre gynécologue habituel et médecin généraliste également.
- Consulter en cas de doutes ou de premiers signes inhabituels. Même de petits signes qui « vont passer », « ne sont rien »
- Se connaître et être attentive à ce qui nous déséquilibre, créé des manifestations, symptômes, inconfort…
- Etre attentives à tous les signes et symptômes liés à leur santé dans tout le corps, et pas seulement à la douleur et à l’infertilité
- Agir au niveau global et holistique pour sa santé et mieux-être dès l’apparition de signes de déséquilibres chez soi
- Informer vos professionnels de santé de vos antécédents d’endométriose
- Demander toutes les précisions jusqu’à ce que ce soit clair pour vous à quels risques à court-terme, moyen et long terme vous êtes exposée avec le traitement proposé
- Adopter une hygiène de vie adaptée durable pour sa santé et mieux-être
- …
« Le message à retenir est que les personnes atteintes d’endométriose doivent être attentives à tous les signes et symptômes liés à leur santé dans tout le corps, et pas seulement à la douleur et à l’infertilité« , a déclaré le Dr Missmer. « Tout ce qui est lié aux maladies cardiovasculaires ou cérébrovasculaires doit être sur leur radar ».
Cette dernière phrase me fait personnellement penser que la responsabilité est donnée une nouvelle fois ici à la femme, alors même qu’elle n’a pas fait médecine pour appréhender ce qui est lié aux maladies cardio-vasculaires ou cérébrovasculaires.
L’approche holistique, une clé pour sa santé et bien être
En conclusion, du chemin reste à faire pour comprendre et mieux accompagner l’endométriose et plus généralement la santé féminine.
Les médecines traditionnelles, comme l’ayurvéda, la naturopathie ou médecine chinoise, ont bien compris de puis de millénaires ce qu’effleure les chercheurs de cette étude, l’écosystème holistique de la personne.
Observer et comprendre l’interconnexion est la fondation sur son chemin de soin et d’alignement à soi.
Sans chercher à occidentaliser par la preuve scientifique les bienfaits et le bien-fondé de ces disciplines ancestrales, elles répondent depuis des millénaires à cette vision et éducation holistique.
Penser holistique est en effet la clé de compréhension que tout est interconnecté.
Une approche symptomatique ou académique ne peut remplacer le fait que chaque personne est différente, qu’une approche globale considérant les plans physique, mental, émotionnel, spirituel, environnemental est la clé pour aller à la cause des problèmes et déséquilibres et encourager des soins naturels et une hygiène de vie adaptée, personnalisée, naturelle, (ré)équilibrante et durable. Pour préserver, cultiver, retrouver sa santé de manière intégrative en complément de la médecine allopathique dans son parcours de soin.
Quoiqu’il en soit, ne serait-ce non plus pas une invitation à nous autoriser à ne pas banaliser et s’adapter à des signes, manifestations, symptômes en s’observant, s’écoutant et recherchant le soin que l’on mérite. Le message ne serait-il pas que nous sommes notre propre « healer ».
Références:
Farland, LV, et al. Laparoscopically confirmed endometriosis and risk of incident stroke: a prospective cohort study. Stroke. 2022. DOI: 10.1161/STROKEAHA.122.039250
https://www.nichd.nih.gov/newsroom/news/072722-endometriosis-stroke
https://newsroom.heart.org/news/women-with-endometriosis-may-have-higher-risk-of-stroke
Pour aller plus loin pour les femmes ayant de l’endométriose:
Pour les professeurs de yoga, thérapeutes et professionnels de santé:
- Guide gratuit Yoga et endométriose
- Formation de professeur – Yoga adapté à l’endométriose / Adénomyose
- Formation d’accompagnatrice – Accompagner l’endométriose au naturel avec l’ayurvéda et la naturopathie.